Rencontre avec Samia Kasmi, adjointe au Maire de Nanterre en charge de l’habitat et du logement
Le 19 décembre 2022
La ville de Nanterre est soucieuse de renforcer l’accession sociale de ses habitants, un objectif fort porté depuis 2 ans par l’équipe municipale actuelle. Samia Kasmi, adjointe au maire en charge de l’habitat et du logement, nous présente la politique de la ville et les projets développés en faveur de l’accession sociale à la propriété.
Pouvez-vous nous expliquer le projet de la rue Philippe Triaire et ses enjeux à Nanterre ?
Nanterre est une commune qui a, dans ses engagements politiques, depuis de nombreuses années la volonté d’en faire une ville pour tous et pour toutes. C’était notre slogan de campagne pour le mandat 2020/2026, c’est notre action au jour le jour sur le terrain. Nous nous attachons à mettre en place une mixité sociale et d’usage sur le territoire. Nous essayons donc, dans le cadre d’un parcours résidentiel, de développer des produits accessibles à l’ensemble de notre population. Nous continuons bien sûr à produire du logement social, nous sommes à 56% de logements sociaux, mais nous facilitons également l’accession à la propriété. Nous encadrons, grâce à divers dispositifs, l’accession à la propriété en maitrisant le foncier et les prix de sortie au m², afin de permettre aux Nanterriens qui le souhaitent et sous conditions de revenus en ce qui concerne l’accession sociale dite « encadrée », de devenir propriétaires de leurs logements. Le Bail Réel Solidaire (BRS) que nous avons utilisé sur le projet de la rue Philippe Triaire nous permet, en dissociant le foncier du bâti, de proposer des prix attractifs et, pour les habitants, d’accéder à des crédits à la propriété en phase avec leurs revenus. Le projet a connu un énorme succès puisque Coopimmo, réalisant le projet, a reçu 195 dossiers de candidature pour 14 appartements disponibles. Nous avons donc demandé à Coopimmo de procéder à un tirage au sort par voie d’huissier de justice par souci de transparence.
Comment la ville de Nanterre favorise-t-elle les projets d’accession sociale à la propriété ?
Nous avons une idée assez précise de ce que nous souhaitons favoriser sur notre territoire en matière de typologies de logements et des fonciers disponibles pour accueillir ce nouveau produit qu’est le BRS. Nous avons souhaité confier cette opération à une coopérative HLM, avec un cahier des charges très spécifique en lien avec notre charte qualité des constructions neuves. Nous souhaitons développer sur la ville des projets vertueux et qualitatifs et la recherche de partenaires fiables et sérieux pour mener à bien ces projets, qu’il s’agisse du promoteur (en l’occurrence Coopimmo pour ce projet rue Triaire) ou de l’organisme foncier solidaire, acteur nécessaire dans le cadre du BRS. Les services de la ville, qu’il s’agisse de l’habitat ou de l’urbanisme, collaborent de manière étroite avec les partenaires sélectionnés dans le cadre de tous les projets encadrés ou libres.
Après l’engouement pour le projet de la rue Philippe Triaire, d’autres projets identiques vont-ils voir le jour ?
Plusieurs projets sont en gestation ou en cours. Dans le quartier des Groues d’abord, au pied du quartier d’affaires de la Défense, qui accueille déjà un projet en BRS et un autre en habitat participatif. Des habitants se sont regroupés dans une coopérative et coconstruisent le projet avec le promoteur.
Nous avons ensuite un grand projet de renouvellement urbain sur le quartier dit du Parc Sud. Nanterre représente 100 000 habitants et autant d’emplois. C’est une aubaine d’avoir un immense quartier d’affaires aux frontières de notre ville. Nous travaillons en étroite collaboration pour créer une jonction, une passerelle naturelle entre les 2 espaces et prolonger ce quartier vers le centre d’affaires grâce à une couture urbaine optimisée.
D’autres projets sont en réflexion. Nous avons un territoire vaste sur lequel il reste beaucoup à faire, d’autant plus que nous venons de décider d’adhérer à la Coop Foncière Francilienne pour poursuivre le développement du BRS.